Vers un usage systématique des obturateurs au tarissement
La qualité du lait au tarissement représente un enjeu majeur. Dans un souci de remise en question perpétuelle, nous consultons régulièrement des experts sur le sujet avec pour objectif d’optimiser une utilisation prudente des antibiotiques tout en respectant la santé et le bien-être des animaux.
Nous avons ainsi dernièrement réuni un collège d’experts internationaux afin d’établir un consensus1 et changer notre vision du tarissement différencié.
Recommandations du consensus : un obturateur pour 100 % des vaches taries1
- Dans les élevages avec un taux cellulaire de tank supérieur à 250 000 cellules/ml pendant au moins 4 des 6 derniers mois : un intramammaire hors lactation en plus pour toutes les vaches.
- Dans les élevages classés avec un taux cellulaire de tank inférieur à 250 000 cellules/ml pendant au moins 4 des 6 derniers mois : le traitement sélectif est possible, à l’exception des vaches à plus de 200 000 cellules/ml (CMT ou Leucocytest positif le jour du tarissement) ou ayant subi une mammite clinique au moins une fois au cours des 3 derniers contrôles mensuels qui reçoivent également un intramammaire hors lactation.
Obturateur systématique + antibiotique, est-ce rentable ?
Investir environ 10 € par lactation permet de réduire les mammites les plus coûteuses : celles des 2 premiers mois de la lactation suivante.
Le coût moyen d’une mammite clinique est estimé à 230 € par vache2.
Les mammites en début de lactation, causées par des infections en fin de période sèche, souvent gram négatif (de type colibacillaire) ou germes producteurs de toxines, peuvent coûter jusqu’à 1500 € en cas de mortalité, traitement inclus.
En plus des coûts directs s’ajoutent le temps passé et le risque d’erreur de traite avec un lait de tank positif aux antibiotiques.
Pourquoi est-ce aussi utile ?
Selon Bradley3, six semaines après tarissement, 30 % des trayons ne bénéficient pas d’un bouchon de kératine naturel suffisamment hermétique. En bouchant le canal du trayon, l’obturateur au bismuth évite toute fuite de lait mais également la perte de l’antibiotique intramammaire.
L’obturateur assure une barrière physique contre les germes d’environnement. Cette protection dure pendant toute la période sèche3, du tarissement au vêlage, ce qui permet de réduire le taux de nouvelles infections et le nombre de mammites durant les 2 premiers mois de lactation4.
Références
1. Consensus sur le traitement au tarissement présenté au congrès annuel National Mastitis Council 2018 à Tucson (USA) par Andrew Bradley (UK), Sarne De Vliegher (BE), Michael Farre (DK), Luis Miguel Jimenez (SP), Thomas Peters (DE), Ellen Schmitt-van de Leemput (FR), Tine van Werven (NL)
2. K. Rivière et G. Augier, M.- C. Leclerc et X. Bourrigan, Fev. 2013, Mammites Cliniques Partagez vos données pour gagner en efficacité, France Conseil Elevage & Institut de l’Elevage
3. BRADLEY & all. 2015, An investigation of the dynamics of intramammary infections acquired during the dry period on European dairy farms, J. Dairy Sci. 98:6029–6047
4. Runciman D. J., Malmo J., Deighton M., 2010. The use of an internal teat sealant in combination with cloxacillin dry cow therapy for the prevention of clinical and subclinical mastitis in seasonal calving dairy cows. Journal of Dairy Science 93, 4582–4591.
FR-BOV-0091-2021-V2– Boehringer Ingelheim Animal Health France SCS – 01/2024